- QUELQUES CRITIQUES D'ART -

Luz de Alba I- huile sur toile, dyptique 100cmx200cm

par
Brigitte Quilhot-Gesseaume

Exposition Galerie Le Sphinx
8 octobre – 13 novembre 2010

Regarder la peinture de Franck Duminil, c'est abolir le déferlement de bruits et d'images du quotidien et entrouvrir l'espace d'un ailleurs où la contingence et la représentation cèdent la place à l'immatérialité du sensible. Une fois refermée la porte sur l'agitation du monde, un silence s'installe, une lenteur saisit, préludes à une dilatation de la perception et de la conscience.

Dans le courant de l'art abstrait dont Franck Duminil marque la vitalité et l'intérêt toujours renouvelés, s'il fallait s'en convaincre, le pouvoir expressif du geste pictural rompt avec toute forme de transcription du réel pour s'attacher à l'expression d'un univers impalpable. Couleurs, composition, rythme, matière et textures constituent le langage qui supplée les mots du poète et donne voix / voie à l'intériorité.

Les multiples nuances d'un gris, d'un rouge, d'un bleu font vibrer la toile comme palpite l'esprit dans sa quête. Un motif plus vif, la fulgurance d'un trait, une ponctuation colorée interrompent la méditation / une question ? un soupir ? Une source de lumière dans le cheminement intérieur. La pensée en suspens au dessus de ses interrogations, le murmure des sentiments, une rêverie aux limbes d'elle-même… Voilà où cette œuvre transforme le regard et sollicite le dépassement vers de plus limpides régions.

Septembre 2010

par
Lydia Harambourg
Extrait La Gazette de L'Hôtel Drouot nº10 - 13 Mars 2009
rubrique : De Musées en Galeries
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La peinture de Franck Duminil revendique un romantisme lyrique. Son geste s'empare de l'espace en des condensations chromatiques que l'artiste maîtrise parfaitement. Le graphisme qui caractérisait ses toiles précédentes a disparu au profit d'une nappe colorée lumineuse.

La rigueur préside à la construction d'un langage poétique qui ordonne un univers, réinventé par la fusion des couleurs travaillées dans la densité des couches subtilement intégrées. Avec ses peintures récentes, Duminil confirme ses qualités de coloriste. Ses bleus céruléens, ses rouges volcaniques contrastent avec les noirs crépusculaires alternant avec des parties lisses, craquelées, plissées sous la contraction des superpositions d'aplats de couleurs. L'huile réagit, telle la terre. Elle respire, libère une sensualité toute en vibrations, une vitalité généreuse qui est la réalité de la peinture.

Pour Duminil, cette révélation vaut comme événement. Son plaisir de peindre est dans cette montée fusionnelle de la couleur, de la matière et de la lumière qui embrase la toile.

par
Annick Chantrel-Leluc

Février 2010
Exposition du 3 au 6 mars 2010 - Galerie Europia.

La peinture de Franck Duminil nous emmène effleurer le mystère, les pieds dans les étoiles.
« Quand je peins, je deviens peinture. » murmure-t-il.

A l'aune de la sensibilité de l'artiste, l'émotion circule entre des territoires poreux. La dualité des espaces est appuyée par les rouges et les bleus profonds ; des traces, presqu'effacées, marquent la mémoire de l'humanité.

Parcelles d'un Tout, nous regardons et nous sommes intégrés au cosmos.

Extrait de :
Artension - Mars 2009
exposition du 10 au 30 Mars 2009 - Espace Chàtelet Victoria

Le monde intérieur de Duminil nimbé de spiritualité s'offre à notre regard, assourdi ou clair, léger et dense comme une carte du ciel. À l'égal de ses émotions, des fulgurances colorées et imprévisibles griffent et ordonnent l'espace cosmique. « Je ressens l'art comme une passerelle intime vers l'universel. » explique l'artiste. Son lyrisme invite au bonheur.

par
Pascale Thuillant
extrait de Art et Décoration Novembre 2004.

La liberté maîtrisée

Nombre des œuvres actuelles de Duminil suggèrent des atmosphères. Elles sont peuplées de plages de couleurs diffuses qui semblent garder en elles les traces d'un mouvement. Légers empâtements, lignes ténues, griffures imperceptibles et petites touches de couleurs fulgurantes et vives viennent à fleur de surface picturale faire vibrer l'ensemble dont tous les éléments apparaissent vite indispensables à qui accepte de plonger son regard dans la toile.

en español por
Josep M. Cadena

Extraido de :
El Periódico - Barcelona - 13/02/03

Nieblas mágicas de Franck Duminil.

Franck Duminil (París,1933) es un pintor en plenitud del oficio y del concepto. Expone regularmente en Francia y en diversas ciudades europeas. Por primera vez le tenemos en Barcelona y lo hace con una amplia exposición de mas de 40 obras, que ocupan cinco salas de la galería Maria Villalba. Desarolla una gran serie y no es monótono, si se observan con atención las variaciones de color que establece dentro del ambiente de nieblas que describe. Cuenta, en realidad la condición de los humanos, que nos debatimos en la angustia del no saber lo más esencial de la vida, pero que a veces intuimos el latido de lo trascendente.

Duminil nos introduce en la realidad con su abstración

La magie des nuages de Franck Duminil

Franck Duminil (peintre, né à Paris en 1933) est en pleine possession de son vocabulaire et de sa grammaire. Il expose régulièrement en France et dans d'autres pays européens. Sa première présence à Barcelone nous offre un accrochage imposant de plus de quarante tableaux occupant les cinq salles de la Galerie Maria Villalba. Cette série imposante est loin d'être monotone si on accorde son attention aux variations de couleurs qui nous entraînent dans le monde nuageux qu'il décrit.

En réalité, il nous conte la condition humaine, ses soubresauts d'angoisse dans l'ignorance où nous sommes de l'essence même de la vie, essence que notre intuition place, parfois, du côté de la transcendance.

L'abstraction de Duminil nous donne accès à la réalité.
(...)

par
Lydia HARAMBOURG
Historienne Critique d'Art
Extrait de : DUMINIL
Monographie publiée avec le soutien de l'entreprise REXEL - Mars 2002

La peinture de DUMINIL s'impose à nous, dans un premier temps, par l'évidence de son bonheur de peindre. Peinture-peinture d'abord. Voilà ce que nous disent ses toiles avec lesquelles s'installe un rapport immédiat et impétueux. Elles sollicitent notre regard attentif et solidaire, exigeant un partage commun à l'aune de cette épreuve faite du plaisir et du labeur continu menée dans l'atelier. C'est parce que notre perception du réel est opaque, autant infléchie par notre connaissance que par notre inconscient, que l'abstraction continue d'explorer de nouveaux territoires plastiques. Il ne faudrait pas omettre le mouvement fébrile, la force irrésistible qui déclenchent ces interventions et qui ne sont autres que l'émotion. Mû par une inspiration jaillie du plus profond de lui-même, le geste transfigure en pure poésie les éléments constitutifs de la peinture, les lois organiques qui président à son élaboration, à savoir le signe et la matière, la couleur et l'espace.

Translation by
Roger LeRoy Miller

The painting of DUMNIL imposes itself upon us in the first instance by the obvious joy of painting. Above all, it is painting in and of itself. This is was his canvasses say to us, thus establishing an immediate and impetuous rapport. They ask our gaze, with attention, even solidarity, asking us to share in the trials born of the pleasure and labor that form the crucible of his studio. It is beacause our perception of reality is opaque, guided as much by our knowledge as by our unconscious, that abstraction continues to explore new ground in physical form. We cannot help but notice the feverish movement expressing the irresitible force that sets in motion these interventions, for they are nothing than emotion. Prompted by an inspiration springing from his deepest core, the gesture tranfigures into pure potry the basic elements of paintin, the organic laws that preside over its creation, namely, sign and matter, color and space.

par
Patrick-Gilles Persin

Extrait de Univers des Arts - Avril 2002
rubrique : Galeries-Musées,

Une exposition DUMINIL est toujours un régal pour les yeux ; toute en sensibilité et frémissements intérieurs, cette œuvre s'organise dans un certain silence, et la discrétion, mais jamais dans un effacement inutile.

La peinture de Franck Duminil, né en 1933, plaît à ceux qui la regardent par l'apparente démarche directe du peintre vers le spectateur. Elle propose, elle suggère pour mieux finalement convaincre par le biais d'une technique des matières et des couleurs qui s'harmonisent dans d'autres voies que celles empruntées par les autres artistes de sa génération. Il n'est pas informel, il n'est pas asbstrait puisqu'il ne s'interroge pas sur un éventuel refus du récit concret. Ce concept lui est étranger dans la mesure où il dit lui même « voyager vers l'essentiel ».

DUMINIL organise son espace pictural en des surfaces d'improvisations savamment jugulées. En effet, une fois pensée cette improvisation va reposer sur le savoir et l'esprit du peintre pour mieux nous communiquer sa vision intérieure. Sur ces impressions lumineuses, ces atmosphères peintes l'artiste ajoute, dans l'élan final, les traces d'écritures qui, en signes épars, enrichissent et achèvent l'œuvre, la ponctuent de couleurs affirmées.

par
Lydia Harambourg.

Extrait de :
La Gazette de l'Hôtel Drouot - 19 janvier 2001
rubrique : De Musées en Galeries

Enracinée dans l'abstraction, la peinture de Duminil développe un lyrisme expressif. Sur la toile, le signe, la tache, les aplats, les éclaboussures ébauchent un paysage cosmique lèvent des sédimentations informelles.

En inversant les données de haut et de bas, il dilate l'espace d'où montent les formes. Le pinceau trace des lignes pétrit la matière qui se gonfle, voile opaque ou transparente sous l'effet de la bourrasque, des moutonnements de l'écume.

Tout parle de nature dans ces champs nuancés où la monochromie grise blanche ou ocre se fracture de béances colorées franches. Le peintre se mesure aux grands espaces parcourus de jets de lumière.

Dans ces terres inconnues autant qu'imaginaires, le regard trouve des refuges à son rêve, à sa mélancolie ou à son exaltation. Tactile, la peinture libère des impulsions lyriques qui n'outrepassent jamais une démarche consciente. Matiériste, elle ose des raffinements dans des ponctuations colorées contrepoints de rouge, de jaune et de bleu qui scandent de pulsations rythmiques la surface diaphane.

Duminil a choisi de cristalliser sa vision intérieure.

par
Gérard Xuriguera

Extrait de :
Franck Duminil,
Monographie, Editions Garnier Nocera - 1994.

Les dernières œuvres de DUMINIL, depuis déjà plusieurs années, confirment leur cohésion et leur austérité, agrémentées de zones crayeuses incirconscrites, d'étendues crevassées parcourues de filaments et d'îlots craquelés, d' encoches en suspens et de déchirures qui façonnent autant de cartographies escarpées.
Brassées, évasées, fracturées, incisées, mais surtout rehaussées par une lumière rasante, les surfaces, accusent la densité des rapports, en orientant dans le froissement de leurs armatures, le mouvement qui en prolonge la durée. Délibérément limitées à des tons majeurs, les couleurs s'épanchent et rebondissent sur leurs voisines, convolant avec les lignes cursives et les formes décalées.

Nous avons parlé à propos de cet art, de peinture d'atmosphère, mais n'y voyons pas d'allusion au «paysagisme abstrait» ou au naturalisme abstrait tels que le prônent Zao Wou-Ki, Chu Teh-Chun, Guitet ou Bazaine.

Indépendante, hors des étiquettes communément admises, l'œuvre de Franck Duminil, bien qu'apparentée à la postérité du lyrisme non-figuratif, nous parle uniquement de peinture, du simple bonheur de peindre et de libérer le passage des émotions. Arrivé aujourd'hui à sa maturité plénière, elle n'en finit pas de dire l'art et le monde dans la même sublimation intérieure.

translation by
Robert Butler, Professeur - Oxford, U.K.
Excerpted from : Franck Duminil,
Monographie, Editions Garnier Nocera - 1994.

DUMINIL's latest works, for a few years now, have been confirming their cohesion and their austerity, embellished with undefined chalky zones, with fissured expanses shot trough with filaments and crazed islets, with notches in suspension and rents wich model as many steep cartographical features.
Kneaded, opened out, fractured, incised, but above all enhanced by a low-angled light, the surfaces emphasize the density of the relationships, by positioning in the fragmentation of their framework, the movement wich prolongs their duration. deliberately limited to major tones, the colours pour out and resonate against their neighbours, being wed to the cursive lines and the unsynchronised forms.

We have spoken about this art, about this painting of atmosphere, but let us not see any allusions here to 'abstract landscaping' or to abstract naturalism as preached by Zao Wou-Ki, Chu Teh-Chun, Guitet or Bazaine.

Independent, outside the commonly accepted categories, the work of Franck Duminil, although closely related to the tradition of non-figurative lyricism, speaks to us uniquely of painting, of the simple happiness of painting and of letting the emotions run free. Having arrived today at its full maturity, it never stops speaking about art and the world, in the same inner quest for the sublime.